Quelle drôle de période nous vivons ! C’est la réflexion que je me suis faite en préparant ce plat de pâtes aux champignons. Enfin pas drôle dans le sens hilarante, quoiqu’on puisse essayer d’en rire. Mais vraiment curieuse, bizarre, étrange… Si loin de la vie “normale” qui suivait son cours sans trop de tumulte, de ce temps où la vie n’était pas un long fleuve tranquille mais où chacun faisait face aux remous de sa propre existence. Nous voilà aujourd’hui tous embarqués dans la même galère, en proie aux assauts d’un ennemi commun qui nous malmène depuis des mois (bientôt des années). Et on ne peut pas dire que cette épreuve collective nous ait vraiment donné le sens du collectif. Je n’entends que grincements de dents, dissensions et animosité à l’encontre de quiconque ne penserait pas de la même manière que soi. 
Cette drôle de période est plutôt triste à mourir et ne nous renvoie pas une image très glorieuse de la nature humaine. Sans compter l’impact pénible d’une énième vague qui nous submerge et chahute notre quotidien, nous empêche d’aller et venir à notre guise, de voir qui nous voulons quand nous voulons, de faire des plans sur la comète… On pourrait céder à la morosité et écumer de contrariété. Mais à quoi bon ? On n’a en fait pas vraiment d’autre choix que de faire face aux vents et braver la tempête. Et faire plus qu’espérer des lendemains meilleurs, cultiver sa joie et sa bonne humeur au jour le jour. Savourer au quotidien ce que la vie nous offre de bon. Et malgré ce fichu virus qui nous emmerde tous, faire contre mauvaise fortune bon coeur. Traquer les petits et grands bonheur pour ne pas en laisser passer un seul… Et puis peut-être, ne pas placer la barre trop haut. Se contenter de ce qu’il y a dans les placards et le réfrigérateur, quand on est coincé(e) à la maison avec le virus. Voir en un reblochon qui commence à tirer la tronche un potentiel de régal à venir. Un paquet de pâtes d’Alsace rescapé comme la chance inouïe d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Un pot de crème presque vide comme l’opportunité de tester une nouvelle manière de faire. Utiliser un complément de crème de soja en brique et se dire que finalement c’est pas plus mal pour son taux de cholestérol. Et puis, savourer son plat de pâtes aux champignons et au reblochon en saluant au passage sons sens de la débrouille. Et ne pas oublier de remercier la vie. Car même quand le verre est à moitié vide, la moitié pleine a souvent largement de quoi nous combler ! 
Pâtes aux champignons de Paris, à la crème et au reblochon
Pour 4 personnes – 15 mn de préparation – 20 mn de cuisson
- 400 g de pâtes
Pour la crème aux champignons et au reblochon
- 400 g de champignons de paris rosés
- 2 gousses d’ail
- 200 ml de crème de soja
- 150 ml de crème entière liquide
- 100 g de reblochon (sans la peau)
- 1 c. à s. d’huile d’olive (ou une noix de beurre)
Nettoyez les champignons (perso je les frotte légèrement avec un chiffon humide, inutile de les éplucher). Pelez et hachez l’ail. Faites chauffer l’huile d’olive dans une sauteuse. Ajoutez les champignons et l’ail. Faites-les cuire à feu vif pendant quelques minutes tout en remuant de temps à autre. Puis baissez le feu et versez la crème de soja, la crème liquide et le reblochon coupé en morceaux. Salez et poivrez. Poursuivez la cuisson jusqu’à ce que la sauce épaississe. Pendant ce temps, faites cuire vos pâtes dans un grand volume d’eau salée suivant les indications sur le paquet. Egouttez-les. Répartissez-les dans chaque assiette et nappez de champignons et de sauce crémeuse au reblochon. Vous pouvez également parsemer des herbes ciselées si vous en avez sous la main : persil, ciboulette, cerfeuil… Notes : n’hésitez pas à adapter cette recette avec un autre fromage : munster, tomme, abondance, comté…
